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6R6

Bonjour de l'Avesnois, les carnets de route de 6R6

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Bonjour !
Parcourant annuellement plus de 20.000 km exclusivement en anciennes, peut-être certains d'entre vous m'ont-ils croisé sur les routes de la région. Je sillonne le secteur Aulnoye-Avesnes-Maubeuge, et pousse de temps à autre jusque Lille, le bassin minier, les Ardennes... Et des vacances précédentes m'ont fait parcourir la France de Bray-Dunes à Toulon et de Brest à Colmar, en 403 et en Renault 6. Je roule aussi beaucoup en 304 fourgonnettes, et un peu en 204 cabriolet, en 203 camionnette et enfin en 203 ambulance.
Je poste des photos dans la section appropriée.
Je rentre de l'expo d'Arras, et à chaque fois je me rends compte qu'un grand nombre d'anciennes sont préservées. Quel dommage d'en voir si peu sur les routes. Sommes-nous donc si peu à ne pas considérer qu'une voiture âgée est indigne de servir de voiture ? Quelle meilleure reconnaissance vis-à-vis d'un objet, outil ou véhicule ancien que de s'en servir et de lui conserver sa vocation première ? Et pourtant, quel plaisir de sillonner des petites routes dans une voiture de 40 ou 50 ans ! Une manière comme une autre de revivre une époque hélàs (mille fois hélàs) disparue. Depuis 1989, date de mon permis, je ne roule qu'en anciennes, alors n'hésitez pas, une voiture ancienne, c'est fait pour rouler !

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Bonjour et bienvenue.
Est-ce toi qui étais à l'Esplanade de Lille dimanche dernier avec uns 203 ambulance ex pompiers ?
Si oui, je t'ai parlé lorsque tu étais sur le départ.

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Oui c'était moi en effet ! J'avais pris ma 203 pour un déménagement et comme ça tombait un deuxième dimanche, j'en ai profité !

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Merci à tous pour votre accueil !

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Ayant transmis le goût des anciennes à ma compagne, je lui ai offert une 4L de 30 ans pour ses 30 ans à elle, l'an dernier. Après avoir un peu épargné, elle vient de lui offrir sa première remise en peinture. C'est une R4TL modèle 81. Elle est superbe !

Avant peinture :


Après mise en peinture de l'auto (et du ciel, par la même occasion !)

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de tout coeur avec toi après tout lorsqu'elle était neuve il y a 30,40,50 ans voire plus une auto c'était fait pour rouler y'a qu'a voir les reportages sur le nationale 6 (il me semble celle que l'on appelait la route des vacances) ou les vieux film de MR LOUIS DE FUNES comme les gendarmes de st tropez ,le corniaud ,ou d'autres encore qui les montre en situation alors pourquoi une voiture qui as de l'age du moment qu'elle est bien entretenue ou restaurée ne pourrait plus "rouler" c'est sur que sans "ABS" sans direction assistée,sans presqu' aucune aide a la conduite comme nos "modernes" c'est différent a conduire (mais pas dénué de plaisir pour autant bien au contraire je crois) mais tant qu'on qu'on demande pas à une deuche , une 4l ,une 4cv, une 203, une fiat,une daf ou pas mal d'autres de dépasser les 200km/h en pointe et de faire le 0 à 100 en moins de 4 secondes (c'est une"image" hein!!!) elles nous mènerons partout ou presque après tout la fonction première d'une auto ce n'est pas de nous transporter d'un point "A" à un point " B" ????les gens ne prennent plus le temps de rien .....il faut toujours aller vite de plus en plus vite ,réfléchissez à ça...

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J'avais sollicité les administrateurs du forum pour ouvrir une section "CARNET DE ROUTE" aux baroudeurs de mon genre désirant faire partager leurs périples avec photos et rédaction du voyage, mais j'ai du me montrer peu convainquant car le forum n'offre toujours pas cette section.
J'utilise donc ma page de présentation pour vous narrer mes vacances itinérantes en images.
J'ai ainsi parcouru la Nationale 7 en 2006 (Renault 6), le tour de la France en 2008 (403), le coeur de la France en 2009 (R6), puis il y a eu les Alpes, la Bretagne, l'Est (Jura-Vosges-Alsace)...
Ce soir, j'ouvre le bal avec la Nationale 7, notre "Route 66" tricolore !
Les photos sont loin d'être les meilleures que j'ai faites durant mes périples, d'autant plus que plusieurs d'entre elles ont du être scannées, faute de les avoir conservées sur carte mémoire.
En préambule, je vous propose l'histoire de la N7, puis suit le récit de mon voyage et enfin les photos.

HISTOIRE DE LA ROUTE NATIONALE 7

C'est à l'occupation romaine qu'on doit, au 1er siècle avant notre ère (période Astérix, pour les cancres en Histoire), le premier réseau routier structuré, établi à des fins autant stratégiques que commerciales. Une vingtaine d'années avant JC se met ainsi en place un réseau de voies romaines ayant Lugdunum (Lyon, capitale des Gaules) pour origine. De là partent les routes pour Lutèce (Paris) suivant en gros le tracé de l'actuelle N6, et pour Rome via le littoral, la Via Julia Augusta.
Durant le premier millénaire, la période de troubles (dus à l'absence de pouvoir central que connaît la Gaule puis la France) ne favorise pas la création ni même l'entretien des routes. Celles-ci seront parcourues par les Barbares, puis par les pélerins et les marchands au cours du Moyen-Age.
C'est au XVème Siècle, avec l'apparition de la Poste Royale créée par Louis XI, qu'un réseau de routes de poste est mis en place. Les chemins de Paris à Lyon passent soit par Moulins (route du Bourbonnais), soit par Dijon (route de Bourgogne).
Le XVIème Siècle voit l'apparition des premiers transports de voyageurs réguliers, et la plantation des ormes le long des voies pour les ombrager et les délimiter. C'est aussi à cette époque qu'est édité le Guide des chemins de France de Charles Estiennes (1552), l'ancêtre des guides actuels. Sully achève les plantations d'arbres, dont certains ont subsisté jusqu'au début du XXème Siècle, et impose la corvée, qui oblige les riverains à entretenir les routes. A cette époque, on emprunte plutôt le coche d'eau pour aller jusqu'à Auxerre par la Seine et l'Yonne, puis la malle de poste pour traverser le Morvan jusqu'à Chalon, où on reprend un bâteau pour descendre la Saône puis le Rhône.
L'Administratin des Ponts & Chaussées est créée au début du XVIIIème Siècle. De cette époque subsistent quelques ponts (Juvisy, Nemours, Livron...) Très impopulaire, la corvée est supprimée par Turgot en 1776.
Napoléon Ier institue la numérotation des routes en 1811 et fait construire la Grande Corniche, unique passage pour aller de Nice vers Rome. Ainsi est numérotée en 1811 la Route Impériale n°8 de Paris à Rome. A l'époque, son tracé diffère à partir de Brignoles puisqu'elle prend la direction de Draguignan et Grasse pour rejoindre le futur tracé à Antibes.
Sous la Restauration, les numéros sont décalés : elle devient alors Route Royale n°7 de Paris à Antibes, dernière ville importante avant la frontière de l'époque, puis Route Nationale n°7. A cette époque s'achève le tracé actuel dans la montagne de Tarare. La qualité des routes s'améliore avec l'usage du revêtement inventé par Mac Adam. Rebaptisée Route Impériale n°7 sous le Second Empire, elle est rallongée lors du rattachement à la France du Comté de Nice en 1860 et du rachat de Roquebrune et Menton à la Principauté de Monaco.
A la chute de l'Empire, elle redevient naturellement Route Nationale n°7 en 1871. C'est à la fin du XIXème Siècle qu'elle emprunte la direction de Fréjus et Cannes. Menacée un moment par l'arrivée du chemin de fer, réduisant son trafic quasiment à néant, la route va retrouver son activité grâce à l'essor de l'automobile. En 1893, Hippolyte Panhard effectue la première liaison Paris-Nice en automobile.
Les travaux se succèdent alors pendant la première moitié du XXème Siècle : construction de la Corniche de l'Esterel (qui fera passer la Nationale 7 de 1904 à 1935), construction de la Moyenne Corniche entre 1925 et 1939 (par où passera la N7 à partir de 1976), pose de bornes numérotées, goudronnage des chaussées... Le trafic s'intensifiant dans les années 1930 et 1950, une multitude de garages automobiles, d'auberges, de restaurants et autres relais voient le jour tout le long de la route.
Une majorité d'automobilistes passant par Auxerre et Chalon (N5 et N6), les professionnels de l'hôtellerie, de la restauration et de l'automobile situés sur la N7 se regroupent dans une association, la Route Bleue, dans les années 1930, pour promouvoir le trajet par Nevers et Moulins. La Route Bleue, pour éviter la traversée de Lyon, quitte la N7 à Roanne, utilise les N82 et N86 via Saint-Etienne, et retrouve la N7 à Valence. Ce passage semi-montagneux en exclut les véhicules lourds, gardant à la Route Bleue un caractère plus touristique.
Les légendaires bouchons de la N7 des années 1960 disparaîtront avec l'ouverture totale de l'Autoroute du Sud en 1970. De nombreux garages, stations-service et auberges n'y survivront pas.
Le 1er janvier 2006, en vertu d'une loi sur la décentralisation, la plus grande partie de la N7 perd son statut de route nationale pour être intégrée dans le réseau des départements riverains, l'Etat ne conservant que quelques tronçons du réseau routier "structurant".

LA NATIONALE 7 EN 2006

Il y a 5 ans, le 4 mars 2006, j'ai entrepris de parcourir la totalité de la Nationale 7, en suivant scrupuleusement le tracé de l'époque où elle traversait les villes. C'est à bord de ma R6 n°5 que j'ai pris la route, tout seul, à seule fin de me changer les idées que j'avais assez sombres à l'époque. A quelques jours du départ, je suis tombé sur le livre de Steven Weinberg, ce Luxembourgeois qui parcourt le monde avec sa petite 4CV verte, il avait parcouru la N7 l'année précédente et avait confronté, sur son livre, les photos qu'il avait faites avec des photos des mêmes endroits un siècle plus tôt. La comparaison des photos confirme s'il en est besoin que tout est plus moche qu'avant.
Je prends donc la route ce samedi 4 mars pour rejoindre Paris par la N2, que je ne quitte pas d'Avesnes jusqu'à l'île de la Cité, et je passe une première nuit chez ma soeur.
Le lendemain matin, dimanche, retour au kilomètre zéro des routes de France, devant la cathédrale Notre-Dame, puis départ de mon périple touristico-gastronomique. Je sors de Paris par la Porte d'Italie, au km 5, c'est ici que commence officiellement la N7. Après quelques dizaines de kilomètres de béton tagué, je sors enfin de cette banlieue morbide et j'atteins Fontainebleau (km 65). Je traverse alors le Gâtinais (célèbre pour son miel), où je tombe sur le restaurant des "100 bornes", au km 100, qui n'a pas survécu à l'ouverture de l'autoroute. Je parcours l'immense plaine jusque la Loire que je rejoins à Briare, puis je remonte le dernier fleuve sauvage de France. Je traverse un terroir réputé pour ses vins blancs et ses fromages de chèvre (Pouilly, Sancerre, Chavignol) et j'arrive à Nevers où je fais étape.
Le lendemain, je traverse et quitte la Loire pour m'enfoncer dans le Bourbonnais. Je retraverse la Loire à Roanne, puis monte la montagne de Tarare, laissant de côté la Route Bleue pour rester sur la N7. Au km 415, je franchis le Col du Pin-Bouchain enneigé, point culminant de la N7 (760m). Puis j'amorce ma longue descente vers Lyon. J'arrive bientôt dans la capitale de la gastronomie, qui regorge de "bouchons" où le beaujolais arrose les spécialités locales (quenelles, cervelle de canut, tablier de sapeur, rosette, grattons...). Je longe maintenant le Rhône. A la sortie sud de Vienne, la pancarte immense du "Relais 500" m'indique que j'ai fait 500 km depuis Paris, me voici donc à mi-chemin ! Le vignoble des Côtes-du-Rhône fait son apparition (Crozes-Hermitage...). Au km 561 , à Pont-de-l'Isère, le monument du 45ème parallèle m'indique que suis à mi-chemin entre le Pôle Nord et l'équateur. "Ici commence le Midi", c'est écrit dessus. En effet, la végétation et le style des maisons commencent à sentir la Provence !
Après une nouvelle nuit dans un routier, je reprends ma descente du Rhône. Je traverse Montélimar, dont l'essor du nougat doit beaucoup à la N7, puis je visite le musée de la Nationale 7 près de Piolenc (km 663). Je contemple les monuments romains à Orange. Le soleil continue d'arroser généreusement les vignes omniprésentes; me voilà à hauteur de Châteauneuf-du-Pape. A Avignon (km 700), la route quitte enfin le Rhône. Je jette un coup d'oeil au pont St-Bénézet et au Palais des Papes, puis m'enfonce dans la Provence, sur d'interminables lignes droites bordées de platanes, de vigne et d'oliviers. Je traverse ainsi Aix, Brignoles... A Fréjus, la Méditerranée se découvre soudain, mais je la quitte aussitôt pour gravir le massif de l'Esterel et ses innombrables virages. Je rejoins définitivement la Grande Bleue à la Napoule (km 946), me voici au pays des stars, du pognon et des bouchons : la Riviera. Je passe ainsi devant le Carlton et Palm Beach à Cannes, devant le Negresco à Nice... Je poursuis en direction de l'Italie sur la Moyenne Corniche, je contourne Monaco et arrive à Menton à la nuit tombée. Me voici au bout de la route, à 1000 km de Paris !
Le lendemain, je m'offre une bouillabaisse dans cette sympathique ville célèbre pour ses citrons, en terrasse au bord de la mer (quand je pense que j'ai traversé des paysages enneigés avant-hier...!) et je vais faire un tour à Monaco. Des gardes filtrent l'entrée de la Principauté. C'est plein de voitures haut de gamme, de résidences tape-à-l'oeil. Dans cette débauche de luxe, ma vieille R6 rouillée fait un peu l'effet d'une crotte de chien dans le salon de la marquise. Je reprends la route de l'aller jusque Lyon, après une nuit à Avignon. Je remonte ensuite, via Dijon, jusqu'à la maison du grand-père au fin fond de la Haute-Marne, pour une dernière nuit. C'est là que l'R6 viendra vivre sa pré-retraite, deux ans plus tard. Au retour dans le Nord, j'aurai fait 2750 km au total, sans la moindre panne, avec plein de photos et un panier garni que je me suis constitué tout le long de la route, avec les spécialités locales. Quel beau pays, la France !

Deux photos du kilomètre zéro, le parvis de Notre-Dame à Paris




La Porte d'Italie marque le véritable début de la N7 (km 5)


Rencontre d'un "Concorde" à hauteur d'Orly, un avion contemporain de l'R6 (km 15)


Le rond-point de l'Obélisque à Fontainebleau (km 65)


L'ex restaurant des "100 Bornes" (km 100) aujourd'hui démoli.


Briare, le superbe pont-canal qui enjambe la Loire (km 154)


Cosne-sur-Loire (km 181)


Pouilly-sur-Loire, le restaurant des "200 Bornes" (km 200)


Nevers, me voici au sud de la Loire ! (km 237)


Saint-Pierre le Moutier (km 262)


Bessay-sur-Allier (km 304). L'ex restaurant des "300 Bornes" est juste en face.


Lapalisse (km 337)


Le col du Pin-Bouchain (km 415)


Tassin-la-Demi-Lune, on aborde la banlieue lyonnaise (km 472)


Lyon (km 476)


Le "Relais 500" au sud de Vienne (km 500)


Le vignoble endormi par l'hiver à Crozes-Hermitage (km 549)


Le monument du 45ème parallèle à Pont-de-l'Isère (km 561)


Jolie peinture en trompe-l'oeil à Loriol (km 595)


Ancienne borne du km 659, maintenant visible au musée de la Nationale 7 à Piolenc


Orange (km 670)


Le fameux pont d'Avignon (km 700)


La route file droit vers le km 755


Aix-en-Provence (km 774)


Cette borne (km 797) doit dater d'avant 1860, quand la frontière était juste après Antibes...


Le massif de l'Esterel (km 898 à 922)


Deux vues de Cannes, l'hôtel Carlton et le casino de Palm Beach (km 934)




Rencontre nocturne à Nice (km 965): une R6 encore plus déglinguée que la mienne !




Monaco (km 983), photos faites au retour, le lendemain (l'entrée de la Principauté - les HLM version monégasque - le rocher)






Menton (km 993)


Menton, la frontière ! (km 996) : le poste de douane (visible dans le Corniaud) - dans l'axe de la frontière depuis la mer - zoom sur la frontière










J'ai "refait" cette année un petit bout de Nationale 7 avec Iancurtis (David), de Cosnes-sur-Loire à Nemours, à l'occasion de l'achat de sa 403.

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Et bin dites donc quel reportage et quel périple ,bravo ,c'est vrai que lorsque l'on descend dans le midi et que l'on à le temps et pas préssé d'arriver sur les lieus de ses vacances c'est une belle avanture à réaliser.Encore merci et bravo pour les photos

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magnifique tout simplement c'est l' "A"venture que beaucoup rêve de faire sans jamais en avoir le temps

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Salut Michael

excellent de chez excellent, je ne me lasse pas de tes récits surtout quand ils sont agrémentés de photos !!

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Salut et bravo pour ta façon de vivre avec les voitures ! Smile
Très jolie la 4L après peinture et sous ce beau ciel sans nuage !

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Merci à tous !
Prochainement, le tour de France en 403 en texte et en images.

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Un gros morceau aujourd'hui, prévoyez 20 à 25 mn de lecture : je vous emmène pour un tour de France en 403 !
J'illustre chaque journée de la meilleure photo du jour, mais j'en remettrai d'autres par la suite.
Bon voyage !

TOUR DE FRANCE EN 403

Peu envieux des vacances d'une majorité de mes collègues, dont la moitié se fait rissoler en juillet-août sur la plage surpeuplée d'Argelès, après des heures de bouchons sous le cagnard, pendant que l'autre moitié se fait accoster tous les 10 mètres à Marakech pour se faire vendre des babouches en plastique, j'opte pour des vacances itinérantes hors-saison.
C'est ainsi que pendant un mois, du 8 septembre au 4 octobre 2008, ma compagne Flavie et moi nous sommes abreuvés de paysages sur les petites routes de la campagne française, goûtant ça et là les spécialités culinaires et rencontrant les gens du cru à l'occasion de nos étapes en chambres d'hôtes et fermes-auberges.
C'est Flavie qui choisira la voiture : ma 403-sept de 1961, rachetée trois ans avant et remise en circulation après un sommeil de 24 ans.



C'est ainsi que nous prenons la route le lundi 8 septembre, pour une étape de 320 km qui nous fera traverser mes Ardennes natales et voir ce qu'il reste des "villages morts pour la France", ces neuf communes de la Meuse entièrement détruites en 1916 et dont le Maire, faute d'électeurs, est nommé directement par le Préfet. Il n'en reste plus que quelques pierres au sol, la forêt y a repris ses droits. Fin de l'étape chez mon oncle à Longuyon (Meurthe & Moselle).

La photo du jour : Monthermé, la perle des Ardennes au confluent de la Meuse et de la Semoy.


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Le lendemain, nous traversons la Lorraine sur 314 km. Nous parcourons le pays du fer, dont le ciel était jadis embrasé par les hauts-fourneaux. A Longwy, le dernier est resté où il est tombé. Nous longeons les deux derniers d'entre eux encore en feu, à Florange, après avoir vu l'étonnante église en fer de Crusnes. Ici comme dans le Nord, la misère a succédé à la sidérurgie et à la mine. Au menu à Metz : quiche et dessert aux mirabelles arrosés d'un vin blanc "vendanges tardives". On file ensuite plein Est, les yeux rivés sur la ligne bleue des Vosges, et remontons la vallée de la Sarre Rouge pour entrer dans le massif vosgien. Fin de l'étape en chambre d'hôtes à Wisembach (Vosges).

Le dernier haut-fourneau de Longwy, éteint en 1987, tombé sur la friche de Senelle-Maubeuge.


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Le 10, nous parcourons les chaumes, ces pâturages d'altitude situés sur les crêtes, où paissent les vaches vosgiennes tachetées noir et blanc. Repas dans une marcairie (ferme d'altitude) au bord de la route des crêtes : liqueur de sapin, tourte à la viande, lard, munster, tarte aux myrtilles. On grimpe le Grand Ballon (1424 m) pour digérer, puis visitons le musée du chemin de fer à Mulhouse. Fin de l'étape (213 km) en chambre d'hôtes à Thannenkirch (Haut-Rhin) dans une maison vieillotte comme j'aime, avec des poêles à bois allumés un peu partout.

Paysage vosgien depuis le Hohneck.


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Le 11, l'étape de 227 km nous fera parcourir la plaine d'Alsace, qu'on découvre depuis la route des vins. On ne s'attarde pas à Riquewihr, infesté de cars de touristes et de boutiques souvenirs, et on se pose à Kaysersberg pour déguster un baeckoff, sorte de pot-au-feu comparable à notre hochepot. On a bien aimé cette région d'une forte personnalité. Nous retraversons le département des Vosges, où les scieries et les villes thermales se succèdent, et finissons l'étape dans notre maison familiale de Provenchères-sur-Meuse (Haute-Marne).

Kaysersberg (Haut-Rhin).


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Le 12, on parcourt 362 km à travers la Côte d'Or et le massif du Jura. Menu bourguignon à Nuits-St-Georges (escargots, jambon persillé, boeuf bourguignon... arrosés avec autre chose que du Coca, vous vous doutez bien !). Les vignes sont prêtes à être vendangées, on traverse Marsannay, Gevrey-Chambertin, Vougeot, Vosne-Romanée, Aloxe-Corton, Beaune... J'étais loin de me douter que les Chinois commenceraient à racheter ça quatre ans plus tard. Ici, de nombreux toits sont couverts de tuiles vernissées formant des motifs multicolores. Dans le Jura, on découvre les cascades du Cirque de Baume et du Hérisson, très sauvages et d'une grande beauté. Fin de l'étape à Samognat (Ain) chez la tante de Flavie où un succulent repas régional nous attend : poulet aux morilles sauce au vin jaune, bleu de Gex, Morbier, Comté, arrosés d'un Château-Chalon 1988 !

Les Cascades du Hérisson (Jura), plus précisément la cascade du Grand Saut.


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Le 13, repos, on fera juste 62 km pour dîner au lac Genin (10 km à vol d'oiseau, 31 par la route, près d'une heure de voiture. Ah, ces routes de montagne !...)

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Le 14, petite étape de 116 km (lors de laquelle on manque écraser un sanglier) pour aller squatter chez mon pote d'Annecy. C'est une ville splendide. Dîner savoyard en chalet avec tous les fromages des Alpes : reblochon, tome, gruyère...

Annecy


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Lundi 15, déjà une semaine de passée. On fait 182 km de montagne, via la route des Grandes Alpes qui nous fera traverser Val d'Isère, parc à touristes démesuré qui doit fourmiller de skieurs multicolores en hiver, mais en complète léthargie ce jour de septembre. La neige apparaît vers 2500 m. Flavie, qui découvre les Alpes, est impressionnée par le paysage grandiose. Nous atteignons le Col de l'Iseran (2764 m), point culminant de notre tour de France, puis redescendons la Maurienne jusqu'à notre chambre d'hôtes de Bonneval, charmant village savoyard aux toits de lauzes.

Dans la haute vallée de la Maurienne (Savoie).


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Le 16, on s'offre une grande randonnée dans le massif de la Vanoise, une journée complète à crapahuter dans les alpages et la rocaille, cotoyant marmottes, torrents, lacs glaciaires, neige... On grimpe un sommet de 2910 m, on a la montagne pour nous tout seuls ! Excellente journée. Fin de l'étape (112 km) à Valloire (toujours en Savoie) où nous devons nous rabattre sur un hôtel, devant lequel nous tombons sur une 403 camionnette et son propriétaire, originaire d'Aulnoye, la ville où je bosse ! Fondue savoyarde au menu.

Au sommet de la Pointe de Lanserlia (2910 m), dans la Vanoise.


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Le 17, on franchit le col du Galibier, précédé de paysages lunaires, et on aborde le sud des Alpes. Les sonnailles des troupeaux des vaches abondances et tarentaises font place peu à peu aux moutons et aux chèvres, qu'on trouve parfois au milieu de la route. Pique-nique au bord du lac de Serre-Ponçon, puis fin de l'étape de 252 km à Castellane (Alpes de Haute-Provence), charmante petite ville où nous dînerons de l'estouffade de boeuf avant de gagner une chambre d'hôtes trouvée in extrémis.

Vaches abondance sur la route vers le Col du Lautaret.


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Le 18, nous parcourons 208 km à travers la Provence. Partout, des mas couverts de tuiles canal, des oliviers, des pins qui donnent à cette contrée sa senteur caractéristique. La "Grande Bleue" n'est plus loin ! Nous faisons un tour de pédalo dans les gorges du Verdon puis arrivons sur la Côte d'Azur à Ste-Maxime. La "Méditerranée aux îles d'or ensoleillées", ce sera pour une autre fois car il fait tout gris. Mais les éternels bouchons sont bien là, eux ! Au Lavandou, nous nous attablons devant une bouillabaisse. Ambiance vacances à la nuit tombée, avec terrasses de café bondées, parties de pétanque, palmiers éclairés, bâteaux de plaisance au mouillage... Très agréable soirée d'été. Hôtel à Bormes-les-Mimosas (Var).

On dirait un feu d'artifice végétal, ce sont des palmiers sur la plage du Lavandou (Var).


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Le 19, on s'offre une heure de plage à Toulon après avoir dépanné une dame en panne sur un rond-point avec sa 2CV (commande d'accélérateur désemparée). Je retrouve ensuite la Nationale 7, de Brignoles à Aix, et on fait étape à Eygalières (Bouches du Rhône) après avoir parcouru 258 km.

Le port d'Hyères, point le plus sud du voyage.


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Le 20, on visite les Baux-de-Provence (qui a donné son nom à la bauxite, minerais découvert ici et à l'origine de l'industrie de l'aluminium); les ruines sont envahies de boutiques de souvenirs... Arrêt au moulin de Daudet. Nous voilà en Camargue, pays des rizières, des taureaux, des chevaux et des flamants rose. On pousse jusque Arles, la plus vaste commune de France (770 km2). On se gare ensuite au bord de la route Remoulins-Alès pour aller voir le Pont du Gard, qui portait jadis l'aqueduc alimentant Nîmes. De retour à la voiture, tout s'effondre, catastrophe : la 403 a été cambriolée, une vitre brisée, quatre sacs volés, nos moyens de paiement, nos papiers, nos chargeurs, les téléphones de Flavie, son appareil photo, nos clés, et j'en passe, disparus ! Il nous reste 30 euros et mon téléphone sans son chargeur. Maudissant cette "jeunesse en rupture sociale", comme les apôtres de la bienséance nous imposent aujourd'hui de qualifier la racaille, nous portons plainte à la gendarmerie de Remoulins. Le secteur, déjà riche en voleurs de tout poil, en est paraît-il saturé au moment de la Feria de Nîmes. Les parents de Flavie gèreront efficacement, depuis le Nord, nos démarches diverses.
C'est à la nuit tombée que nous débarquons à la chambre d'hôtes sur le causse du Larzac, près de la Couvertoirade (Aveyron). Chaleureuse table d'hôtes en compagnie de cyclistes en vadrouille. Daube de taureau et riz au menu. Total de la journée : 266 km.

Une photo qui nous a coûté cher : le Pont du Gard.


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Le 21, repos forcé en attendant la réception d'un mandat. Juste 22 km au compteur pour faire quelques courses. On pique-nique près de la ferme, qui sera une de nos adresses préférées. Le confort y est sommaire, mais l'authenticité est au rendez-vous. Nous, on aime. J'apprécie le calme et l'isolement des Causses, ces plateaux calcaires sans source ni cours d'eau, très peu peuplés.

Paysage aride sur le causse du Larzac.


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Lundi 22 (premier jour de l'automne). 8h15, le gendarmerie de Remoulins téléphone : trois de nos sacs sont retrouvés. On repart donc là-bas, avec pause-photos au Cirque de Navacelles, et nous récupérons papiers, clés, et quelques bricoles inrevendables. Nous encaissons également un mandat postal de 200 euros envoyés par les parents de Flavie, ça nous permettra de gagner Marciac, où nous nous ferons expédier chéquiers et cartes bleues. On peut envisager à nouveau de poursuivre les vacances, ouf ! On repart par la corniche des Cévennes, puis on grimpe sur le Causse Méjean, en Lozère. Ce quasi-désert détient le record de la plus faible densité de population de France, avec 1,4 habitant au km2. On n'aura pas le temps de visiter l'Aven Armand, mais on passe voir le Chaos de Montpellier-le-Vieux, sur le Causse Noir. Mais la nuit tombe et il est tard quand nous arrivons à la chambre d'hôtes, épuisés par les petites routes sinueuses et par le kilomètrage record parcouru : 403 km, on aurait voulu le faire exprès on n'y serait pas arrivé !

Le Cirque de Navacelles.


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Le 23, au moment de quitter la Couvertoirade, une vacancière originaire du Nord nous prête spontanément 50 euros. Pour compenser un peu les deux jours perdus, on décide de filer directement à Marciac. On file plein Ouest. Roquefort ne nous laissera pas un souvenir impérissable. A Rouffiac, près d'Albi, un collectionneur de Simca trouvé dans les "bonnes adresses des vacances" de LVA nous laisse une vitre de 403 pour un prix dérisoire et nous donne des pommes de son verger ! Finis les courants d'air. On contourne Toulouse. Comme dans le Nord, beaucoup de briques autour de la ville rose. Nous traversons Auch, chef-lieu du Gers, de bout en bout sans le moindre arrêt, tous les feux au vert !
Fin de l'étape (350 km) à Marciac (Gers), chez une tante éloignée de Flavie où un accueil chaleureux nous est réservé.

Le Larzac à nouveau, du côté de Roquefort.


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Le 24, mercredi, c'est jour de marché à Marciac, il y a des Anglais partout. A cause du retard pris, nous décidons de renoncer au Pays Basque, et on commence à remonter vers le nord. Pour la même raison, nous shunterons l'extrémité de la Bretagne, la semaine prochaine. Pour l'heure, nous reprenons la route avec nos chéquiers, cartes bleues et chargeurs neufs. Nous traversons un bout de la forêt landaise, plantée sous Napoléon III. Arrêt à Castelmoron d'Albret (Gironde), la plus petite commune de France (3,76 ha). Nous traversons ensuite quelques bastides, ces places fortes des 13è et 14è siècles bâties tantôt par le Roi d'Angleterre, tantôt par le Roi de France. C'est dans une de ces dernières, Villeréal - la "ville du Roi" - (Lot-et-Garonne) que s'achève l'étape (246 km), chez des producteurs de noisettes. Super ambiance à la table d'hôtes, où nous dégustons du magret de canard.

Castelmoron d'Albret (Gironde), la plus petite commune de France en superficie.


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Le 25, Flavie conduira 30 km sur les 280 de la journée. Nous traversons le Périgord Pourpre, celui de la vigne. Pique-nique près de Bergerac. Puis nous abordons le Limousin. Dans les prés, les vaches limousines, à la robe acajou, remplacent peu à peu les blondes d'Aquitaine, de couleur froment. Pavé de boeuf limousin au menu ce soir, justement, à Saint-Junien. Chambre d'hôtes dans une ferme de Saint-Victurnien (Haute-Vienne).

Peu de photos prises ce jour, comme la veille d'ailleurs. La 403 dans les fougères quelque part en Dordogne.


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Le 26, nous nous plongeons à 100% dans l'Histoire de France avec la visite d'Oradour, où 642 habitants ont été massacrés par les S.S. le 10 juin 1944. La ville a été entièrement brûlée et le site est resté tel quel. Saisissant ! A quelques kilomètres, le village de Montrol-Sénard tient lieu d'écomusée habité : quelques maisons sont offertes à la visite gratuitement, l'école, l'atelier du forgeron, une maison paysanne restituent l'ambiance des années 40/50. Nous parcourons ensuite la Charente, où des centaines de pancartes incitent à se ravitailler en cognac et en pineau. Ce soir, nous dînons devant l'océan, une délicieuse mouclade tout au bout du port de Marennes, avant de finir l'étape (318 km) en chambre d'hôtes à Romegoux(Charente-Maritime).

Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne).


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Le 27, nous allons faire un tour à la Rochelle où nous mangerons du poisson (sardines grillées pour Monsieur, cabillaud pour Madame), puis nous nous enfonçons dans le Marais Poitevin, ancien golfe marin que le travail combiné de la nature et de l'homme a transformé en véritable labyrinthe de bras d'eau serpentant sous une voute de verdure. On s'offre une heure de barque dans cette Venise Verte, c'est très reposant (ce n'est pas nous qui ramons !). Au bout de 269 km (de 403, pas de barque), nous trouvons un hôtel avec bien du mal à St-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée). Excellent dîner à deux pas de l'hôtel : pot-au-feu de poissons puis bouillie de millet pour Flavie, cabillaud sur lit de purée puis caillebottes pour moi. Enfin des desserts qui changent des éternelles crèmes au caramel - îles flottantes - profiterolles - crèmes brûlées - mousses au chocolat - tartes aux pommes - boules de glace que la plupart des restos se bornent à proposer !

Au fil de l'eau, dans le Marais Poitevin du côté d'Arçais (Deux-Sèvres).


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Le 28, on profite de la marée basse pour parcourir la route du Gois, qui relie Noirmoutier au continent. En effet, à haute mer, la route est recouverte d'eau. On traverse ensuite l'estuaire de la Loire sur le plus long pont de France (3,3 km) duquel on surplombe les constructions navales de St-Nazaire. Ensuite, c'est les marais de la Brière, paradis des chasseurs de gibier d'eau. Voilà la Bretagne ! Nous visitons les chaumières de Poul-Fétan, un village-écomusée inhabité, lui. Puis nous parquons la 403 à Quiberon après 313 km de route, et nous embarquons pour Belle-Ile. Débarqués au Palais, nous louons une Méhari de 1977 et allons voir le coucher de soleil sur la mer avant de rejoindre Sauzon, adorable petit port de pêche où nous passerons la nuit à l'hôtel, après nous être rassasiés de fruits de mer et de far.

Crépuscule sur les Aiguilles de Port-Coton, à Belle-Ile-en-Mer.


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Lundi 29 , la Méhari nous emmène aux quatre coins de l'île, composée de quatre communes comportant une multitude de hameaux, comme partout en Bretagne. Flavie, qui vient en vacances ici depuis son plus jeune âge, est ravie de me faire découvrir son île préférée. Nous regagnons le continent en fin d'après-midi et récupérons la 403 qui ne fera que 36 km aujourd'hui. Nous croisons pas mal de mégalithes (dolmens, menhirs) puis arrivons à Locoal-Mendon (toujours dans le Morbihan), pour la table et la chambre d'hôtes.

Toujours à Belle-Ile, la plage de Donnant.


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Le 30, nous traversons la Bretagne dans le sens sud-nord. Autant les côtes nous enchantent, autant l'intérieur de la Bretagne est décevant : les cultures l'emportent sur l'élevage (c'est pourtant la première région d'élevage de porcs et de volailles, c'est dire si l'élevage y est intensif), et les anciennes maisons rénovées font l'objet d'un vrai massacre : baies vitrées, fenêtres à une seule vitre style Belgique, portes en PVC blanc, rien n'est épargné... Sur 302 km, on n'a pas vu un seul village typique. On rejoint la côte nord à Pleneuf-Val-André, sous un crachin typiquement breton. Nous allons voir la houle déferler avec violence sur la Pointe du Grouin, puis sympathiques table et chambre d'hôtes à Roz-Landrieux (Ille-et-Vilaine).

Mer agitée à la Pointe du Grouin, en Bretagne-Nord.


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Le 1er octobre, nous tombons sur un poste de télégraphe aérien, système Chappe, un des rares rescapés des 556 qui assuraient les communications de 1793 à 1855, quand la visibilité le permettait... Puis nous visitons le Mont-Saint-Michel, LE parc à touristes par excellence dont même la route d'accès est un vrai Las Vegas. Arrivés sur le parking payant, des vigiles nous font garer bien serrés, comme en discothèque. Il y a des cars de toute l'Europe. Au pied de la grimpette, la Mère Poulard affiche son omelette à 38 euros, et la ruelle principale est exclusivement bordée de boutiques de saloperies made in China. Il faut à nouveau payer pour accéder à l'abbaye et voir le large. En fait, c'est le genre d'endroit qui n'a du charme que vu de l'extérieur. Ici, l'amplitude des marée est la plus forte de France et la mer se retire jusqu'à 15 km. Quittant la baie, ses polders et ses prés salés, nous traversons la "Suisse normande", verdoyante et accidentée, puis arrivons au pays d'Auge, symbole de la plantureuse normandie avec ses herbages, ses pommiers, ses maisons à colombages, ses vaches normandes, son cidre, son calva, son pommeau et ses fromages ! Nous traversons le petit village de Camembert puis dînons à Vimoutiers (émincé de volaille à la crème, camembert, pont-l'évêque...). Fin de l'étape (275 km) à Ecorches (Orne), dans une maison d'hôtes de 1394 habitée par une charmante petite vieille (tout de même plus jeune que sa maison), en tablier à fleurs.

Les plus perspicaces d'entre vous auront peut-être reconnu le Mont-Saint-Michel ? Wink Jadis breton, il est devenu normand quand le Couesnon, le fleuve côtier séparant les deux régions, a fini par se jeter à la mer à l'ouest du Mont, par le jeu des marées et des bancs de sable.


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Le 2, le petit-déjeûner restera un de mes meilleurs souvenirs. La cuisine, inchangée depuis au moins 50 ans, est délicieusement vieillotte et me rappelle les séjours à la campagne de mon enfance. Nous avons même du lait de ferme. Deux chasseurs passeront prendre le café, en voisins. On est loin des "3 épis" et autres labels mais ça restera mon adresse préférée des vacances.
Après un arrêt à la basilique de Lisieux, nous nous posons à Honfleur, charmant petit port à l'extrémité de la Côte Fleurie qui possède une église en bois. Nous traversons ensuite l'estuaire de la Seine sur le plus long pont à haubans du monde, puis c'est le Havre, ville béton d'après-guerre et immense port de commerce. Nous longeons ensuite les falaises de la Côte d'Albâtre (Antifer, Etretat) et dînons du poisson à Dieppe avant de finir l'étape (274 km) à Saint-Aubin-sur-Mer (Seine-Maritime).

Falaises du côté du Cap d'Antifer, entre le Havre et Etretat.


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Le 3, nous reprenons notre remontée vers le nord sous un ciel de plus en plus gris. On traverse la Baie de Somme, dont les marécages semblent être le paradis des canards, puis on arrive à Boulogne, premier port de pêche français. Le temps, déjà pas terrible, devient effroyable, pluie, vent... Arrêts aux caps Gris-Nez et Blanc-Nez d'où on distingue les falaises britaniques, puis nous finissons par atteindre Bray-Dunes, commune la plus au nord de France et où règne une véritable tempête. En s'enfonçant ensuite dans la Flandre, le premier village traversé (les Moëres) a la particularité d'être bâti sous le niveau de la mer, un cas unique en France. La lagune qui s'étendait ici fut asséchée au 17è siècle grâce à des digues, des canaux et 20 moulins à vent munis de vis d'Archimède pour pomper l'eau. Ces polders furent inondés en 1940. On traverse la désormais célèbre ville de Bergues et nous finissons la journée (344 km) à Esquelbecq (Nord) pour une dernière chambre d'hôtes, après un succulent souper dans un resto voisin (parmentier de canard pour lui, carbonnade flamande pour elle, avec une bonne bière locale !).

Le Cap Blanc-Nez, et au fond le Gris-Nez. C'est au niveau de ce dernier qu'on place la limite entre Manche et Mer du Nord.


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Et on arrive au samedi 4, dernier jour du périple, où nous roulerons encore 219 km. Nous parcourons d'abord le plat pays flamand, hérissé de moulins à vent désormais immobiles (un comble à une époque où l'éolien a le vent en poupe), puis on se tape la cloche dans mon estaminet préféré, à Godewaerswelde (essayez de le prononcer 10 fois sans bafouiller !), encore un lieu où le temps semble s'être arrêté. Nous y dégustons une potée flamande, arrosée d'une bonne bière trappiste. Nous rejoignons ensuite le bassin minier où nous escaladons un des deux terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle, les plus hauts d'Europe. Vue imprenable, mais quel vent ! On traverse Aremberg où nous nous farcissons 26 ralentisseurs sur 1 km, de quoi regretter les pavés ! Et retour à la maison au crépuscule, ivres de paysages...

Tout in haut de ch'terril ! Loos-en-Gohelle.


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Les chiffres :
- kilomètrage total : 6543 km
- consommation : 650 l d'essence, 7 l d'huile, 5 à 10 l d'eau
- budget : 3100 euros (1/3 essence, 1/3 hébergement, 1/3 repas, + 250 euros divers), desquels il conviendrait de soustraire les 1000 euros de repas car nous aurions mangé quand-même si nous n'étions pas partis !

Points atteints :
- le plus à l'est : Kientzheim (Bas-Rhin)
- le plus au sud : Hyères-plage (Var)
- le plus à l'ouest : Plouay (Morbihan)
- le plus au nord : Bray-Dunes (Nord)
- le plus élevé en 403 : col de l'Iseran (Savoie) 2764 m
- le plus élevé à pieds : pointe de Lanserlia (Savoie) 2910 m
- le plus bas : les Moëres (Nord) -2 m



Dans quelques jours, on refera un tour de France uniquement en images, avec d'autres photos sympas.



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Pour les amateurs de photos, on se refait un tour de France avec les photos que je n'avais pas mises l'autre jour, voulant me limiter à une par jour.

La 403 à Montmédy (Meuse)


Le mémorial de Douaumont (Meuse), qui habrite un ossuaire impressionnant


Bezonvaux (Meuse), un des neuf "villages morts pour la France"


Longwy (Meurthe-et-Moselle), symbole successivement de la sidérurgie, puis de la lutte sociale, et enfin de la désindustrialisation. Dans les années 70, onze hauts-fourneaux s'élevaient de part et d'autre du mont de Châ. Le bassin en compta jusqu'à 26, employant 30.000 "métallos".


Deux des trois hauts-fourneaux de Florange-Hayange (Moselle), encore en activité à l'époque, et derniers de Lorraine à s'éteindre en 2011.


Sur une petite route lorraine, au-dessus de la vallée de la Moselle.


La 403 sur les crêtes vosgiennes.


Ribeauvillé (Haut-Rhin)


Kientzheim (Haut-Rhin)


La cascade du Cirque de Baume (Jura)


Au col de l'Iseran




Bonneval sur Arc (Savoie)




Retour de la couleur avec la Vanoise.










La route des Grandes Alpes


Vers le col du Galibier


Le massif des Ecrins


Le lac de Serre-Ponçon


Les gorges du Verdon




Palmiers au Lavandou (Var)


Les Baux de Provence (Bouches du Rhône)


Le moulin d'Alphonse Daudet, près de Fontvieille (Bouches du Rhône)


Le pont du Gard


Une pancarte devenue rare !


Le causse Méjean, la région la plus désertique de la France métropolitaine (Lozère)


On aura vraiment tout eu sur la route !


Flavie aura quand même conduit 0,5% du trajet total !


Une carcasse de 202 à Oradour (Haute-Vienne)


Montrol-Sénard (Haute-Vienne)




La Rochelle, une des rares villes importantes traversées (avec Charleville, Metz, Annecy, Toulon et Boulogne)


Le passage du Gois, permettant d'aller à Noirmoutier par marée basse (Vendée)


Les marais de la Grande Brière (Loire Atlantique)




Chaumières à Poul-Fétan (Morbihan). Pas de doute, tout était plus beau avant !




Crépuscule à Belle-Ile


Plage de Donnant à Belle-Ile


La Méhari de location à Belle-Ile


Ferme normande à Camembert (Orne)


Honfleur, son port et son église en bois


Le falaise d'Aval d'Etretat (Seine Maritime)


Tout au nord du Nord, les dunes de Bray-Dunes. Le vent souffle en tempête...


Les Moëres (Nord), nous sommes 1 à 2 mètres sous le niveau de la mer.


Le beffroi de Bergues


Mon estaminet préféré à Godewaersvelde (la photo est bien de 2008, pas de 1908 !)


Au sommet d'un terril à Loos-en-Gohelle, quel vent ! Dans le Nord-Pas-de-Calais, l'exploitation minière, commencée en 1720, a cessé en 1990.



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magnifique ces récits !

ça donne vraiment envie de faire de même. j'ai hâte que ma vieille grand mère soit terminée pour pouvoir enfin partir en vacances avec. bounce

tu me remontes le moral là, le priochain qui me dit que c'est pas possible et complètement fou de partir en vieille je lui montrerai tes reportages Laughing

merci pour ce partage.
et je veux bien l'adresse de ton estaminet à Godewaersvelde . j'irai bien y faire un tour qd je remonterai dans le nord assez longtemps.

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Ca fait plaisir de lire des messages comme ça !
L'estaminet, c'est le Blauwershof, en plein centre de Godewaerswelde, tu ne peux pas le louper. Peut-être ton Ariane et ma 403 s'y croiseront-elles un jour...?
Avec une voiture bien entretenue qui roule tous les jours, y'a pas de raison que ça se passe mal. Avec toujours la caisse à outils dans le coffre, ne serait-ce que pour conjurer le sort !

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Excellent reportage (que j'ai eu l'occasion de voir en original!)

Tu as réussi à faire tout ça sans GPS, ni clim,kit main libre ????? Laughing

......impensable en effet pour beaucoup aujourd'hui !!

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LE CENTRE DE LA FRANCE
(Le "Coeur de France" comme on dirait aujourd'hui pour être à la mode...)

Du 7 au 21 septembre 2009, Flavie et moi avons parcouru 3862 km sur les petites routes du centre de la France, dans le même esprit que notre tour de France de l'an dernier avec la 403. Cette fois, c'est l'R6 que nous avons choisie (la n°6), nous permettant de bénéficier d'un confort accru et d'une consommation inférieure.
Nous avons ainsi traversé la Champagne, ce qui nous a fait passer par la commune ayant le nom le plus long de toute la France (Saint-Rémy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson) et nous a permis de nous poser dans notre petite maison haut-marnaise.
Puis ce fut la Bourgogne, avec une visite de l'oppidum d'Alésia (actuellement Alise-Sainte-Reine) où Vercingétorix se rendit à César, ce qui fut l'acte de naissance de la romanisation de la Gaule, et un arrêt aux sources de la Seine dont le site est propriété de la ville de Paris. Nuit à la Rochepot, en plein vignoble. Vignoble à nouveau le lendemain en Beaujolais, en pleine période de vendanges (en fin d'après-midi, les vendangeurs - style bohème - animent les terrasses de cafés). Repas dans un bouchon lyonnais avant de descendre la vallée du Rhône, puis halte aux gorges de l'Ardèche : site magnifique, mais Vallon-Pont-d'Arc est complètement pourri par le tourisme, boutiques souvenirs tous les 10 mètres.
Ensuite, traversée des régions semi-désertiques des Causses et de l'Aubrac (on a vraiment adoré !), puis découverte du Périgord, avec arrêt à Rocamadour, visite du gouffre de Padirac, dîner à Sarlat (ville magnifique), bref, que des bons souvenirs dans cette région qui regorge par ailleurs de châteaux plus ou moins en ruines.
Nous traversons ensuite le Limousin pour gagner l'Auvergne où nous grimperons sur un des plus beaux volcans français, le Puy Pariou, et monterons sur l'oppidum de Gergovie. On remonte ensuite dans le Berry (arrêt-photo à Bruère-Allichamps, centre géométrique de la France) puis rejoignons la Loire à Sancerre. Nous coupons par la Sologne, région de chasse et de pêche par excellence, avant de retrouver la Loire et ses châteaux somptueux.
Après, fini les beaux paysages, on se farcit la Beauce, puis la banlieue parisienne, arrêt-photo devant les ruines de l'usine Renault de l'île Séguin où furent assemblées toutes les R6, et deux heures et demie de bouchons dans Paris pour finir la journée.
Le dernier jour, on traverse la Picardie (beurk), l'occasion de voir cette fois le village au nom le plus court : Y, et on rentre le soir au bout de 3862 km, 10 nuits en chambres d'hôtes et 4 nuits dans la famille. Excellentes vacances. Ces deux périples itinérants (2008 et 2009) nous auront permis de sélectionner des régions où se poser lors de prochaines vacances.



Dans la Marne, près du lac du Der, la commune au nom le plus long de France !


Les 50 premiers mètres de la Seine (la source est près de la statue, au fond)


Halte en Bourgogne


Halte en Beaujolais


Dans les gorges de l'Ardèche


En Lozère. Je suis friand de ces pancartes d'un autre temps !


Ruines surplombant le pays


Flavie


Point culminant des vacances, à la limite de la Lozère et de l'Aveyron


Petite route en Aubrac


C'est en Dordogne que nous croisons notre 1ère R6, pas trop tôt !


Un beau petit coin de France


Le site grandiose de Rocamadour


Collonges-la-Rouge


Vaches limousines et voiture limousine en Limousin (ben oui, avec 3 glaces de chaque côté, l'R6 est une limousine !)


Volcans d'Auvergne : magnifique !


Voici le point précis matérialisant le centre de la France (Bruère-Allichamps, dans le Cher)


Marais en Sologne


Je profite de mon passage en Sologne pour visiter mon petit pavillon de chasse à Chambord (oui bon on peut rêver, non ?)


Chenonceaux, superbe !


La Beauce, le "grenier de la France". Ah, ça ne vaut pas la Sologne...


La résidence de feu Monsieur Quatorze (Louis de son prénom)


Ce qu'il reste de Renault (île Séguin à Boulogne-Billancourt) où furent montées nos R6


Toujours les ruines du berceau de Renault


Nous voilà à Paris


Le kilomètre zéro des routes de France (parvis de la cathédrale Notre-Dame à Paris)


Bien français, bien parisien, notre resto préféré de la capitale (à l'emplacement du centre géométrique de la Lutèce romaine)


4ème et dernière R6 rencontrée, cette fois en plein Paris. Bien que complètement pourrie, cette R6 conserve une certaine élégance, par rapport aux deux curieuses voituroïdes électroniques qui l'encadrent !


Paris...


Difficile de faire plus court ! (village picard)

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Roulé près de 19000 km avec mes anciennes, en 2012 :
- 5536 avec l'R6 n°6 (foncée)
- 4180 avec la 403
- 3676 avec la 304 n°5 (fourgonnette toute tôlée)
- 2258 avec l'R6 n°5 (claire)
- 2040 avec la 304 n°6 (fourgonnette semi-vitrée)
- 1229 avec le fourgon 203 (ex-ambulance)
- pas roulé avec les deux 204 et la camionnette 203 (réparation différée)


De G à D : 203 fourgon, 403, 204 fourgonnette, R6 n°6 et 304 n°5.

BONNE ANNEE 2013 A TOUTES ET TOUS !

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bonne année 2013 je viens de me faire (et refaire pour le 1er)tout tes périples en une fois c'est magnifiques un jour je ferais aussi le tour de la france (ça fait longtemps que ça me trotte dans la tête ) ça fait plaisir de voir qu'y a encore beaucoup de gens et pas que des vieux (j'ai rien contre bien sur) qui veulent rouler en ancienne au quotidien pour reprendre tes termes ça changent des voituroïdes électroniques trop modernes à mon gout

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BELLE-ILE au printemps 2009

Départ du Nord vendredi 29 mai, avec quatre batteries à plat que je monterai successivement pendant 400 km chacune pour les recharger. Nous traversons la Picardie, une région que j'ai en horreur, et ferons étape à mi-chemin dans le Pays d'Auge, en chambre d'hôtes chez Manu, un collectionneur d'R6 (et administrateur du dynamique forum qui leur est consacré) à 12 km à vol d'oiseau de Camembert ! C'est une bien belle région, verdoyante et vallonnée, où les maisons à colombages et les pommiers s'étendent à perte de vue. Outre le camembert, le livarot et le pont-l'évêque, le cidre, le pommeau et le calva règnent en maîtres sur les tables du terroir. Manu habite dans un cadre splendide et je fais la connaissance de ses parents et de ses quatre R6. L'intérieur de la maison, particulièrement raffiné, fait penser aux Gabin des années 50 ("En cas de malheur", "Le sang à la tête"...)
Nous embarquons à Quiberon le lendemain après-midi, et débarquons l'R6 au port du Palais après 45 mn de traversée. Nous sillonnerons alors l'île de long en large pendant trois jours, à 50 à l'heure à peine, toutes vitres ouvertes et le coude à la portière, avec une cassette de Voulzy dans l'auto-radio, du pur bonheur... On est presque seuls sur les routes, et la lande est couverte d'ajoncs en fleurs, tout est jaune, c'est superbe. Belle-Ile est le paradis des Méhari (que les agences de location de voitures proposent aux touristes), et nous croiserons aussi de nombreuses 2CV, Dyane et 4L. Mais les R6 semblent avoir disparu de l'île depuis belle lurette...
Si vous avez l'occasion d'aller sur l'île, ne manquez pas d'aller à Sauzon, adorable petit port de pêche. Au-delà de 3 jours, il est plus rentable de passer sa voiture sur le bâteau que d'en louer une sur place.
Après quatre nuits sur l'île en chambre d'hôtes, nous réembarquons pour le continent et refaisons étape chez Manu. L'R6 est moins reluisante qu'à l'aller, trente millions de moustiques s'étant suicidés sur mon pare-brise.
Retour jeudi 4 juin, total 1862 km, avec mes quatre batteries chargées à bloc, sans soucis mécanique, fiabilité R6 oblige ! (Par contre, j'aurais bien fait de jeter un coup d'oeil à mes pneus avant le départ, ils étaient tellement usés que je me suis farci deux crevaisons !).

Et en parlant de Belle-Ile, ma compagne Flavie a eu la joie de participer à un entretien avec Laurent Voulzy pas plus tard qu'hier à Lille, dans les locaux de la Voix du Nord. Pendant l'heure et demie d'entretien, le chanteur - plein d'anecdotes et d'histoires à raconter - a révélé la genèse de la chanson "Belle-Ile en Mer". L'air était déjà trouvé, la chanson devait parler de la solitude des insulaires, Souchon a chantonné "Belle-Ile en Mer", Voulzy a rétorqué du tac-au-tac "Marie-Galante" (une île antillaise), et c'était parti... Voulzy venait avec ses parents à chaque fin d'été passer une journée à Belle-Ile pour clore ses vacances à Quiberon.

Chez Manu dans le Calvados


Débarquement de l'R6 au port du Palais


Le Palais


La lande


La houle


En se tournant vers Quiberon


Méhari 4X4 transformée en deux roues motrices, au Palais


Crépuscule sur l'océan






Voulzy en concert à Lille l'automne dernier, en train de chanter la chanson que vous savez !

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Du 6 au 14 juin 2010, soit un an après Belle-Ile, Flavie et moi nous sommes lancés dans un tour de Bretagne en longeant la côte du plus près possible, avec notre fidèle R6n°6.
Le problème quand on habite le Nord, c'est qu'où que l'on aille en France, il faut traverser soit la Picardie, soit la Champagne crayeuse, deux régions qui rivalisent de monotonie et de laideur. On se farcit donc les 3 départements picards, leurs innombrables lignes haute-tension et leurs éoliennes électriques, avant d'aborder enfin la Normandie, et nous avons le plaisir de finir l'étape chez Manu qui avait pour l'occasion sorti sa jolie R6 grise de 1973.
Le lendemain, nous quittons la superbe maison du Manu et son écrin de verdure pour rejoindre le nord-est de la Bretagne. A Ducey, nous tombons sur une antique Renault d'une centaine d'années, type AX (rien à voir avec la Citroën !) immatriculée en Grande-Bretagne. C'est un cabriolet deux places qui file à 50 km/h sur le plat, mais dégringole à 10 à la première rampe. 5 km après, nous abordons la Baie du Mont-Saint-Michel et ses prés salés pleins de moutons, traversons ensuite le Las Végas local (alignement en technicolor d'hôtels clinquants, d'attractions et de magasins de "souvenirs-produits-du-terroir" précédant le célèbre mont), et on entre officiellement en Bretagne en plein polder.
De là, et jusqu'au 12, nous longerons la côte sur plus de 1300 km !
Nous découvrons d'abord une Bretagne nord très "british" (Dinard et environs), quelques stations balnéaires mal foutues (plages de galets couvertes d'algues et sans front de mer, desservies par des culs-de-sacs et séparées du premier bistrot par des kilomètres de cités résidentielles infestées de ralentisseurs et de ronds-points - exemple : Lancieux), quelques ports sympas (Cancale, Binic, Paimpol, Tréguier, Roscoff), le site grandiose du Cap Fréhel, l'île de Bréhat (interdite aux voitures mais sillonnée par les tracteurs agricoles), l'étrange Sillon de Talbert (bande de galets de 30 m de large à marée haute s'élançant en mer sur 3 km et constituant le point le plus au nord de Bretagne), la Côte de Granit Rose, les champs d'artichauts, puis Locquirec où fut tourné "L'hôtel de la plage" à l'été 1977.
On est déjà dans le Finistère. La côte devient plus sauvage, la route serpente dans la lande dominant la mer, on a la route pour nous tout seuls, c'est le top ! Dans ces moments, je ne puis m'empêcher de songer aux milliers de touristes qui vont se ruer le mois prochain à Argelès comme des mouches sur une bouse fraîche, bloqués des heures dans les bouchons en plein cagnard avant d'espérer trouver un mètre carré de plage libre pour étendre leur serviette de bain... Tout le monde n'a pas la même conception des vacances...
Au pays des "Abers", à Portsall, nous songeons aux 220.000 tonnes de pétrole brut répandues par le pétrolier libérien Amoco Cadiz le 16 mars 1978, occasionnant la pire marée noire du siècle. Le navire repose par le fond, 4 km au large.
Juste après, au large d'Argenton, se situe la limite théorique entre la Manche et l'Atlantique. Nous voilà donc à présent devant l'océan ! On atteint la Pointe de Corsen, point le plus à l'ouest de la France continentale. Puis on aborde Brest, triste ville où une intense activité portuaire (marine marchande et marine nationale) anime la rade et la Penfeld.
Un vent terrible souffle sur la superbe Pointe de Penhir à l'extrémité de la presqu'île de Crozon; nous admirons le plus beau panorama de Bretagne au Ménez-Hom où règne un brouillard à couper au couteau (visibilité 30 mètres) et nous visitons la Pointe du Van, près de la Pointe du Raz, sous une averse abominable. Heureusement, il fait beau... plusieurs fois par jour en Bretagne !
On a bien aimé Camaret et Audierne, dans ce secteur. On monte ensuite au phare d'Eckmühl, à la Pointe de Penmarch (prononcer "pinmar"), mais la salle des lentilles ne se visite pas. A quelques kilomètres de là arrive le câble téléphonique transatlantique.
Nous voici maintenant en Bretagne sud, pays des pêcheries et des conserveries. On parcourt Pont-Aven (la ville des peintres), Lorient (même genre que Brest, ainsi nommée car c'était naguère le point de départ des bâteaux pour l'Orient), puis la presqu'île de Quiberon où nous visitons la conserverie de poissons. Nous quittons enfin le littoral définitivement au niveau de Carnac. Là, les menhirs s'alignent sur 2 km ! Il nous aurait fallu longer la côte sur 100 km de plus pour finir le littoral breton, et encore 70 de plus pour atteindre St-Nazaire, historiquement bretonne.
Nous visiterons encore Rochefort-en-Terre et la forêt de Paimpont (l'antique Brocéliande) avant de quitter la Bretagne et de retrouver Manu et ses parents.
Nous avons fait toutes les étapes en chambres d'hôtes, avec un resto ou une table d'hôte par jour, et sauf une fois, curieusement, nous n'avons jamais eu de fromage au menu. Nous nous sommes rattrapés en poissons, coquillages, far, crêpes, galettes, kouign'amann, lait ribot, hydromel ("chouchen"), cidre et même cervoise !
On se retape la Picardie et de retour à la maison, nous avons parcouru 2797 km en 9 jours, sans la moindre défaillance de la brave R6. Nous n'en avons d'ailleurs croisé aucune autre. Juste vu une DS, une 404, une 4L période 1968/1974 et l'ancêtre Renault.

Deux R6 du même millésime (1973) : la 5CV du Manu et ma 6CV. Aucune n'a encore le logo Vasarelly. Par contre, celle de Manu devrait avoir les feux AV blancs et la mienne ne devrait pas avoir de rétro côté droit


Elle fait vraiment moderne, l'R6, aux côtés de son arrière-grand-mère ! 60 ans environs les séparent




Le Mont-Saint-Michel (nous sommes encore officiellement en Normandie)


Une chaumière bretonne


La Bretagne est caractérisée par les innombrables hameaux que compte chaque commune; voilà les 24 de Trémeureuc !


Le littoral est très découpé...


Quand je vous disais que la Bretagne-nord est très british !


La maison des rêves pour Flavie


Sur une petite route côtière


Champs d'artichauts dans le Léon (Bretagne nord-ouest)


Autre particularité bretonne : les clochers en pierre, très souvent ajourés


Ce n'est pas une peinture impressionniste, mais ce qu'on voit si on arrête les essuie-glaces deux secondes !


Une ancre de l'Amoco Cadiz à Portsall


La voiture la plus à l'ouest de toute la France. A l'arrière-plan, la Pointe de Corsen


Brest


La Pointe de Penhir


Le plus beau panorama de Bretagne, vu du sommet du Ménez Hom (vous remarquerez que la table d'orientation représente fidèlement le panorama !)


Vaches de race pie noire bretonne, la plus petite race française. (Je me suis bien fait rincer, pour prendre cette photo !)


Paysage de lande à la Pointe du Van


Petite pause rigolade


Du haut de l'escalier du phare d'Eckmühl


L'isthme de Penthièvre (presqu'île de Quiberon) : quelques dizaines de mètres de large


Carnac


Rochefort-en-Terre


Allez, un dernier pour la route !


La superbe forêt de Brocéliande, un des derniers vestiges de la forêt primitive qui couvrait jadis la Bretagne


Petit village normand de 200 habitants... mais célèbre dans le monde entier !

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Ariane SL a écrit:
magnifique ces récits !

ça donne vraiment envie de faire de même. j'ai hâte que ma vieille grand mère soit terminée pour pouvoir enfin partir en vacances avec. bounce

tu me remontes le moral là, le priochain qui me dit que c'est pas possible et complètement fou de partir en vieille je lui montrerai tes reportages Laughing

merci pour ce partage.
et je veux bien l'adresse de ton estaminet à Godewaersvelde . j'irai bien y faire un tour qd je remonterai dans le nord assez longtemps.

+1 pour le voyage en "grand-mére" et ceux qui nous prennent pour des "ouf"
Quand à 6R6 tu peut nous en mettre tout les jours des reportages comme ça , ça permet de remotiver ceux qui sont décourager par une resto un peu longue notamment

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Oui c'est vraiment super,c'est vrai qu'il faut avoir confiance en son ancienne,mais de toute façons lorsqu'elles sont bien entretenues ,il n'y a pas de raison de tomber en panne ,en ce temps la l'on partait en vacances avec et l'on n'avait pas peur de faire de la route,de descendre dans le midi et de faire les cols de montagne

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Belle présentation j'aime votre philosophie, moi je roule en 205 GTI quasi tout les weekend et entre temps en Mini (Renault 19 également mais pas encore si vieille malgrès c'est 20 ans) et la je retappe une 4L pour pourvoir roulé encore plus en anciennes.

Le 21 Avril 2013 j'organise une balade touristique à Obies à coté de Bavay si sa vous intéresse. Voir dans la rubrique meeting.

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Oui j'en ai parlé à ma compagne qui est justement native d'Obies ! Il est fort possible qu'on vienne faire un tour...

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superbe comme dab!!! dis moi je connaissais le Vénézuela mais alors pas du tout le "Menezhuella" nous petit belges lol on adore la bretagne aller savoir pourquoi???(ptêt a cause de la météo qui ressemble beaucoup a la notre lolMDR) en 2008 on as passer une semaine en gites dans le finistére pas loin de brest du coté de plougastel-dahoulas à lopheret exactement chez des gens super acceuillants et c'était pas en ancienne (dodge caliber 2007) ma femme mon ptit loup et moi (j'y avais déja été quelques années auparavant) y avons de trés bons souvenirs ,le superbement typique petit port de le conquet avec ses ruelles et ses petits commerces et à brest il y a les jardins botaniques a visiter avec ses étangs et ses rhubarbes géantes ou l'ont peut s'abriter a plusieurs sous ses feuilles (vécus) sa mini forêt de bambou et ses nombreuses plantes du mondes entiers et aussi le nausicaa brestois ou mon fiston s'est fait attaqué par une méduse géante entre deux salles ont as bien rit , la presqu'ile du crozon et la pointe de penhir magnifique ,camaret et son petit port ,et landerneau petite ville pas trés loin de brest et qui abrite l'un des plus vieux pont (encore) habités de france : et il faut aussi dire les plages pour nous tous seul on est quand même fin juillet : et ses paysages magnifiques faute de temps et accesoirement de budget lol nous somme resté dans le finistére nord et encore que dans l'ouest du nord mdrtab

P.S on est aller dans un parc d'attractions prés de milizac au nordouest de brest ,la récré des 3 curés ,on as eu de grosse partie de rigolade là-bas .....: pov' cheval y'avait plus rien a ma taille comme quoi le ridicule ne tue pas Winkmdrtab

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